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Turquie : brève hospitalisation d'une députée kurde en grève de la faim


Mercredi 13 février 2019 à 16h23

Diyarbakir (Turquie), 13 fév 2019 (AFP) — Une députée en grève de la faim depuis plus de trois mois en Turquie en solidarité avec le chef historique de la rébellion kurde a été brièvement hospitalisée mercredi à la suite d'un malaise, a-t-on appris de sources hospitalières.

Leyla Güven, députée du Parti démocratique des peuples (HDP), une formation prokurde, a été transférée à l'hôpital à Diyarbakir (sud-est) à la suite d'une hausse de tension et de maux à la poitrine, selon ces sources.

Elle a été admise à l'unité de soins intensifs, mais autorisée à quitter l'hôpital quelques heures plus tard après avoir signé un document stipulant qu'elle refusait de son propre gré de prendre de médicaments.

Masque hygiénique sur la bouche, elle est rentrée chez elle dans une ambulance, a constaté un correspondant de l'AFP.

Mme Güven, 55 ans, a entamé sa grève de la faim le 8 novembre dernier, alors qu'elle était en prison, afin de dénoncer les conditions de détention d'Abdullah Öcalan, le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui purge une peine de prison à vie sur une île proche d'Istanbul après avoir été capturé par la Turquie en 1999.

Selon le HDP, plus de 300 prisonniers sont actuellement en grève de la faim en solidarité avec la députée.

Leyla Güven avait été arrêtée en janvier 2018 après avoir critiqué l'offensive militaire turque alors en cours dans l'enclave en majorité kurde d'Afrine dans le nord de la Syrie.

Elle a été remise en liberté conditionnelle le 25 janvier, mais a décidé de poursuivre sa grève de la faim dans sa maison à Diyarbakir, "capitale" du sud-est turc à majorité kurde.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse le HDP d'être la vitrine politique du PKK, considéré comme "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Le chef de file du HDP, Selahattin Demirtas, est détenu depuis novembre 2016. Il est accusé de diriger une "organisation terroriste", de "propagande terroriste" et d'"incitation à commettre des crimes".

Ce parti a été frappé de plein fouet par les purges qui ont suivi la tentative de putsch de juillet 2016 et plusieurs de ses députés ont été arrêtés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.