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Strasbourg: une quarantaine de militants kurdes interpellés


Lundi 25 février 2019 à 17h27

Strasbourg, 25 fév 2019 (AFP) — Une quarantaine de militants kurdes qui réclament la libération de leur chef historique Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie, ont été interpellés lundi à Strasbourg après des dégradations au Conseil de l'Europe, a-t-on appris de sources concordantes.

Les faits se sont produits vers 13H00, lorsqu'un groupe d'une quarantaine de manifestants, la plupart avec le visage masqué, se sont introduits sur le parvis de l'Agora, l'un des bâtiments du Conseil de l'Europe, a indiqué à l'AFP l'organisation paneuropéenne.

L'Agora abrite notamment le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT), l'un des organes du Conseil qui se prononce régulièrement sur les conditions de détention de M. Öcalan, emprisonné dans un isolement quasi total depuis 20 ans sur l'île-prison d'Imrali, au large d'Istanbul.

Les militants ont lancé des pétards et des fusées vers les fenêtres du bâtiment et ont également "attaqué la vitrine de l'Agora à coups de pierre et de masse", selon le Conseil et une source policière.

Une poubelle extérieure a été incendiée mais les manifestants ne sont pas entrés dans le bâtiment, selon le Conseil, qui précise qu'il s'agit du troisième incident similaire depuis l'été 2018.

A la demande du Conseil de l'Europe, la police est intervenue, mobilisant quelque 40 agents qui ont essuyé des "jets de pavés", selon une source policière.

Au total, 43 personnes ont été interpellées. "On essaie de voir qui a fait quoi, on verra qui sera placé en garde à vue", a indiqué la source policière.

"C'est inacceptable. Au Conseil de l'Europe, nous sommes très reconnaissants à la police strasbourgeoise d'avoir encore une fois protégé nos bâtiments et nos agents. Ils étaient sur place très vite", a indiqué à l'AFP Daniel Holtgen, directeur de la communication du Conseil de l'Europe.

Des milliers de Kurdes défilent traditionnellement chaque année en février à Strasbourg pour réclamer la libération d'Abdullah Öcalan, chef de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) arrêté le 15 février 1999. Des militants pro-Öcalan se relaient également pour organiser un sit-in permanent près du Conseil de l'Europe.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.