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Les forces kurdo-arabes disent être entrées dans l'aéroport de Tabqa aux mains del'EI


Dimanche 26 mars 2017 à 18h09

Beyrouth, 26 mars 2017 (AFP) — Les combattants kurdo-arabes, regroupés au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS) et soutenus par les États-Unis, ont annoncé dimanche avoir pénétré dans l'aéroport de Tabqa, aux mains du groupe jihadiste État islamique (EI).

Il s'agit d'une étape très importante dans leur offensive pour s'emparer de Raqa, la capitale de facto de l'EI, car les FDS ferment ainsi la route vers l'ouest et poursuivent leur manoeuvre d'encerclement total de cette ville du nord de la Syrie, où vivent 300.000 habitants sous la férule des jihadistes.

Par ailleurs, dans la même région, en raison des combats, le plus grand barrage de Syrie, contrôlé aussi par l'EI, était dimanche hors service, ce qui risque d'entraîner une dangereuse montée des eaux, a affirmé à l'AFP une source technique.

"Les FDS se sont emparés de plus de la moitié de l'aéroport militaire de Tabqa. Les combats se poursuivent à l'intérieur et à l'extérieur et la prise totale (de l'aéroport) devrait intervenir dans les prochaines heures", a déclaré à l'AFP leur porte-parole Talal Sello.

Pour sa part, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué que les jihadistes de l'EI s'étaient retirés de l'aéroport en raison d'un barrage de feu intense de l'artillerie et des raids massif des avions de la coalition occidentale menée par les États-Unis.

- 'Plusieurs semaines' -

Début 2014, l'organisation qui allait devenir en juin de la même année l'EI avait chassé les groupes rebelles présents à Raqa, première capitale provinciale à échapper au pouvoir central, et en avait pris totalement son contrôle.

En juin 2014, l'EI avait proclamé un "califat" sur les territoires conquis à cheval en Syrie et en Irak voisin. En août de la même année, l'EI contrôlait entièrement la province de Raqa après la prise de l'aéroport de Tabqa au régime, qui se trouve à une cinquantaine de km à l'ouest de Raqa.

Plus de 200 militaires avaient péri, certains décapités et leurs photos avaient été diffusés par les extrémistes lors de la prise notamment de cet aéroport.

En juin 2016, les forces du régime avaient tenté, en vain, de reconquérir Tabqa.

Vendredi, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian avait affirmé que Raqa était encerclée et que la bataille de Raqa commencerait "dans les jours qui viennent".

Mais Talal Sello s'était montré plus prudent. "L'opération pour assiéger Raqa prendra plusieurs semaines et cela conduira ensuite à lancer officiellement l'opération" pour libérer la ville, avait-il dit.

Des combats se déroulent aussi pour déloger les jihadistes du barrage de Tabqa mais, selon une source technique sur place, "les bombardements dans le secteur ont mis hors service (la centrale électrique) qui fournit l'électricité au barrage", entraînant dimanche l'arrêt du fonctionnement de cette infrastructure bâtie sur l'Euphrate.

- Danger pour le barrage ? -

"La réparation n'est pas possible car il n'y a pas suffisamment de personnel disponible en raison des bombardements intensifs", a-t-elle ajouté. "Si le problème n'est pas résolu, cela représentera un danger pour le barrage".

La source n'était pas en mesure de spécifier quel type de bombardements avait endommagé la centrale électrique, mais l'offensive des FDS s'est accompagnée de raids aériens massifs de la coalition conduite par les États-Unis contre les positions de l'EI.

Cependant Talal Sello a estimé qu'il n'y avait pas de danger imminent car il s'agit "d'opérations terrestres pour éviter tout dommage au barrage".

Les Etats-Unis ont utilisé la semaine dernière des hélicoptères d'attaque ainsi que de l'artillerie pour soutenir l'offensive des FDS sur ce barrage stratégique. Et des combattants FDS ont atteint vendredi une des entrées du barrage.

L'EI a prévenu de son côté via son agence de propagande Amaq que "le barrage menaçait de s'effondrer à tout moment à cause des raids américains et du haut niveau de l'eau".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.