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L'Ouzbékistan rapatrie de Syrie près de 100 femmes et enfants de jihadistes


Vendredi 30 avril 2021 à 12h53

Qamichli (Syrie), 30 avr 2021 (AFP) — Les autorités kurdes dans le nord-est de la Syrie en guerre ont remis vendredi près d'une centaine de femmes et d'enfants ouzbeks, liés à des jihadistes du groupe Etat islamique (EI), à une délégation de leur pays venue les rapatrier, selon un communiqué.

Après avoir proclamé en mars 2019 la chute du "califat" de l'EI en Syrie, les Kurdes réclament le rapatriement des milliers de femmes étrangères et d'enfants de jihadistes qu'ils retiennent dans des camps surpeuplés.

Une délégation des Affaires étrangères d'Ouzbékistan était vendredi dans la ville de Qamichli pour récupérer des ressortissants, a indiqué dans un communiqué l'administration semi-autonome kurde.

Il s'agit de "24 femmes et 68 enfants issus des familles de l'organisation terroriste Daech", acronyme en arabe de l'EI, poursuit le communiqué publié par le département des Affaires étrangères des autorités kurdes.

Parmi les enfants se trouvent sept orphelins, a indiqué à l'AFP le responsable du département, Abdel Karim Omar.

L'Ouzbékistan et aussi la Russie font partie des principaux pays à coopérer avec les Kurdes pour rapatrier leurs ressortissants de Syrie.

Jusqu'à présent, quelque 240 femmes et enfants ouzbeks ont déjà été rapatriés, selon le communiqué publié vendredi.

Mi-avril, Moscou a aussi rapatrié 34 orphelins ayant perdu leurs parents affiliés à l'EI.

Malgré les demandes répétées des Kurdes, la plupart des pays, notamment européens, rechignent à reprendre leurs citoyens. Certains, dont la France, ont rapatrié un nombre limité de mineurs, dont des orphelins.

En février, un rapport onusien rapportait "des cas de radicalisation, de formation, de collecte de fonds" dans le camp d'Al-Hol, précisant qu'environ 10.000 femmes et enfants étrangers vivaient dans cette cité de tentes au sein d'une annexe qui leur est réservée.

"Certains mineurs seraient endoctrinés et préparés pour devenir de futurs combattants" de l'EI, ajoutait le rapport.

La guerre en Syrie, déclenchée en 2011, s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de puissances étrangères et une multiplication des factions armées et de groupes jihadistes. Le conflit a fait plus de 388.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.