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Irak: un campement de manifestants et une radio attaqués au Kurdistan


Dimanche 6 mars 2011 à 10h42

SOULEIMANIYEH (Irak), 6 mars 2011 (AFP) — Un campement de manifestants a été attaqué dans la nuit par des inconnus sur une place de Souleimaniyeh, dans la région autonome du Kurdistan irakien, où le siège d'une radio indépendante a également été saccagé à Calar, a-t-on appris dimanche.

Plusieurs des tentes érigées place Tahrir à Souleimaniyeh par des manifestants demandant des réformes politiques ont été incendiées dans la nuit par des hommes armés et masqués, a indiqué un porte-parole des manifestants, Nafit Kader, qui a accusé les forces de sécurité locales d'avoir mené cette attaque.

"Ils ont fait irruption vers 02h30 (23H30 GMT samedi) à Tahrir, brûlé des tentes et sont repartis en emmenant certains des manifestants", a déclaré M. Kader, précisant que cette attaque n'avait pas fait de blessés. "Nous sommes convaincus que l'attaque a été menée par des hommes liés aux autorités kurdes".

Ces accusations ont été rejetées par le général Hassan Nouri, chef des services de sécurité de la province de Souleimaniyeh.

L'Irak est depuis début février le théâtre de manifestations contre le manque de services, la corruption ou encore l'incompétence des dirigeants.

Au Kurdistan, Souleimaniyeh a été l'épicentre de la contestation du mode de gouvernance du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) du président régional Massoud Barzani et de l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK) du chef de l'Etat irakien Jalal Talabani.

Le siège d'une radio locale indépendante a par ailleurs été saccagé dans la nuit à Calar, une localité de la province de Souleimaniyeh à environ 200 km au nord-est de Bagdad, a indiqué Mirwan Hama Saïd, responsable du site internet de l'organisation kurde Metro de défense de la liberté de la presse.

"Des inconnus sont entrés en pleine nuit dans les locaux de la radio Dank, ils ont détruit une partie du matériel et volé certains équipements", a-t-il dit.

Il s'agit de la deuxième attaque contre un média kurde après celle menée dans la nuit du 20 au 21 février contre la chaîne "Nalia", qui avait auparavant diffusé des images des manifestations contre le siège du PDK.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.