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Irak: des dizaines de manifestants pro-PKK détenus au Kurdistan (parti)


Mercredi 28 avril 2021 à 13h07

Souleimaniyeh (Irak), 28 avr 2021 (AFP) — Plusieurs dizaines de manifestants irakiens pro-Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sont détenus depuis dimanche pour avoir manifesté contre une nouvelle incursion anti-PKK de l'armée turque au Kurdistan d'Irak, a indiqué mercredi à l'AFP un responsable.

Dimanche, "54 manifestants ont été arrêtés lors de ce rassemblement à Souleimaniyeh", dans le sud du Kurdistan irakien, organisé au lendemain d'intenses bombardements aériens et d'une incursion d'Ankara contre le PKK, qu'elle considère comme une organisation "terroriste", dans le nord kurde frontalier de la Turquie, a rapporté Mohammed Abdallah.

L'homme, chef du Mouvement pour la liberté de la société du Kurdistan, un parti proche du PKK, a affirmé que parmi les personnes interpellées par la police locale --dont "un journaliste et neuf femmes"--, certaines avaient subi "des violences, des coups et des insultes de la part des forces de l'ordre".

Le journaliste, Rebaz Hassan, de l'agence d'information pro-PKK Firat, a été relâché, ainsi que 15 autres manifestants, "les autres sont toujours en détention", a-t-il ajouté.

Le Kurdistan irakien est régulièrement pointé du doigt par les défenseurs des droits humains qui dénonce arrestations arbitraires, violations de la liberté de manifestation et atteintes régulières à la liberté de la presse.

A Souleimaniyeh, l'an dernier, des manifestations contre la vie chère et les autorités qui n'ont pas payé leurs fonctionnaires depuis des mois ont mené à la mort de huit protestataires, parfois des adolescents dont les familles attendent encore justice, et des dizaines d'arrestations.

Le PKK, qui refuse de reconnaître le gouvernement kurde irakien et milite pour un Kurdistan unifié à cheval sur la Syrie, la Turquie, l'Irak et l'Iran, est autant l'ennemi d'Ankara que d'Erbil.

La Turquie, qui a de facto installé une dizaine de bases militaires depuis 25 ans au Kurdistan irakien, bombarde régulièrement dans les zones montagneuses du nord de l'Irak des bases arrières du PKK, qui livre depuis 1984 une sanglante guérilla sur le sol turc ayant fait plus de 40.000 morts.

Régulièrement, Bagdad proteste, mais Ankara répète qu'elle entend "s'occuper" du PKK dans ces régions si Bagdad n'est "pas en mesure de le faire".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.