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Syrie: les forces kurdes libèrent plus de 600 prisonniers liés à l'EI


Jeudi 15 octobre 2020 à 17h42

Qamichli (Syrie), 15 oct 2020 (AFP) — Les forces kurdes du nord de la Syrie ont libéré jeudi plus de 600 prisonniers syriens détenus pour leurs liens avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a annoncé une responsable de l'administration autonome kurde.

Cette libération a eu lieu dans le cadre d'une première amnistie générale décrétée il y a quelques jours par les autorités kurdes du nord-est syrien, et en vertu de laquelle 631 prisonniers condamnés pour terrorisme et ayant purgé la moitié de leur peine seraient libérés jeudi.

Des dizaines milliers de détenus soupçonnés d'appartenir à l'EI, dont des centaines d'étrangers de diverses nationalités, se trouvent dans les prisons des Forces démocratiques syriennes (FDS), liées à l'administration autonome kurde dans cette région de Syrie.

Amina Omar, coprésidente du Conseil démocratique syrien --vitrine politique des FDS--, a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse à Qamichli (nord-est) que "tous ceux qui ont été libérés sont des Syriens" ayant collaboré avec l'EI, mais "n'ayant pas commis d'actes criminels".

La libération des prisonniers a été obtenue par l'intermédiaire "et à la demande des chefs des tribus arabes" qui constituent la majorité de la population dans plusieurs zones contrôlées par les Kurdes, en particulier dans l'est de la Syrie.

Devant la prison d'Alaya à la périphérie de la ville de Qamichli, un correspondant de l'AFP a vu des dizaines de prisonniers à leur sortie, certains portant des sacs, d'autres amputés d'un ou plusieurs membres, sous haute surveillance sécuritaire.

Ils étaient attendus par leurs familles, y compris des femmes et des enfants.

"Mon frère est en prison depuis huit mois pour trafic de femmes du camp (de déplacés) d'Al-Hol" dans le nord-est du pays, a indiqué Ahmad al-Hussein, en attendant la sortie de son frère Hamid, 50 ans et originaire de la province de Deir Ezzor (est).

L'administration autonome kurde avait décidé récemment de permettre à des milliers de Syriens, dont des déplacés et des proches de combattants de l'EI, de quitter le camp bondé d'Al-Hol, abritant plus de 64.000 personnes, y compris des étrangers.

Depuis la chute du "califat" autoproclamé de l'EI en mars 2019, à l'issue d'une ultime offensive menée par les forces kurdes, soutenues par une coalition dirigée par Washington, les autorités kurdes appellent les pays concernés à rapatrier les jihadistes qu'elles détiennent ou de créer un tribunal international pour les juger.

Cependant, la plupart des pays, notamment européens, rechignent à rapatrier leurs citoyens.

Certains, dont la France, ont rapatrié un nombre limité d'enfants orphelins de jihadistes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.