L’écrivaine NURCAN KAYA menacée de cinq ans de prison pour un tweet de 2014 soutenant la résistance de Kobané contre Daech.

mis à jour le Vendredi 11 juin 2021 à 17h39

Institut kurde de Paris | 11/06/2021

L’écrivaine, journaliste et militante des droits de l’homme, Nurcan Kaya, est en procès devant la 9ème cour criminelle de Diyarbakir pour le tweet suivant posté en octobre 2014 lors de la résistance kurde de Kobané contre Daech au Kurdistan syrien.

« Not only Kurds but all people residing in Kobanê are in resistance, Democrat Arabs are also resisting” (Non seulement les Kurdes mais tous les gens résidant à Kobané sont en résistance).

Selon le procureur turc, avec ce tweet Mme Kaya a « publiquement justifié, loué et encouragé les méthodes contraignantes, violentes et menaçantes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK) et des Unités de protection du Peuple (PYG).  Le procureur requiert une peine de cinq de prison pour « propagande terroriste successive ».  A la demande des avocats le procès a été reporté au 27 septembre 2021.

Aux ordres du pouvoir turc parrain des milices djihadistes syriennes, le procureur dans son réquisitoire ne fait aucune mention des méthodes sanguinaires et barbares de Daech et qualifie de « terroristes » celles et ceux qui résistent à cette barbarie.

En Turquie tous ceux qui s’opposent à l’autocrate Erdogan sont considérés comme des « traîtres » ou de « terroristes » poursuivis et condamnés.  Selon un récent rapport du Conseil de l’Europe, près d’un citoyen turc sur cent est soit en prison soit en liberté conditionnelle.

L’ONG, P24 Platform for Independent Journalism, dans une étude rendue publique le 26 mai 2021, indique que la répression contre les journalistes se poursuit de plus belle.  Au cours des quatre premiers mois de 20O21, 213 journalistes, pour la plupart kurdes, ont comparu devant les tribunaux turcs, 20 d’entre eux ont été condamnés à un total de 57 ans et 10 mois de prison. 

Fin avril, le nombre de journalistes croupissant dans les geôles turques s’élevait à 68.

Les pays occidentaux qui font beaucoup de tapage sur le sort de quelques opposants russes et biélorusses restent silencieux sur les violations massives des droits de l’homme perpétrées par leur allié turc, membre de l’OTAN.